Appel à communications
Colloque international
« Gérer L’Anaphore en Discours (GLAD
                  2018) : vers une approche interdisciplinaire »
/ Managing Anaphora in Discourse: towards an
                  interdisciplinary approach 
Université Grenoble Alpes
5-6 avril 2018
Colloque
              organisé par Laure Gardelle,  Laurence Vincent-Durroux
              (LIDILEM) et Caroline Rossi (ILCEA4)
De
              nombreux travaux sur l’anaphore ont été consacrés à la
              définition du concept et à ses limites (deixis, anaphores
              sans antécédent), ainsi qu’au choix du type d’expression
              anaphorique en discours (statut cognitif, pragmatique).
              Plus récemment, des recherches se sont intéressées au
              traitement des anaphoriques par le récepteur humain
              (expériences chronométriques ou oculométriques par
              exemple) ou à sa modélisation computationnelle (traitement
              automatique des co-références notamment). Mais la question
              de la gestion de l’anaphore est encore en partie méconnue,
              notamment du fait de l’absence d’échanges systématiques
              entre les champs disciplinaires qui abordent le phénomène.
              Ce colloque vise à favoriser des échanges
              interdisciplinaires sur cette question, avec deux
              objectifs :
- construire une meilleure connaissance des processus de compréhension et de production des anaphores, en prenant en compte des contextes de communication et des locuteurs très variés, notamment dans des situations de communication perturbées ou contraintes.
 - élaborer une réflexion sur la place de l’anaphore dans les théories du traitement de l’information. Cette question implique également une réflexion métalinguistique sur la pertinence de l’anaphore comme outil d’étude, face notamment au concept plus récent de chaîne de référence.
 
 Sur
              le premier volet, les études cognitives et pragmatiques
              ont fait apparaître notamment l’importance du degré
              d’accessibilité du référent dans le choix de
              l’anaphorique, et le rôle des inférences. Le co-locuteur
              doit saisir des indices, de diverses natures, à partir
              desquels il pourra inférer l’interprétation de l’anaphore.
              Mais quels sont les obstacles potentiels à la saisie de
              ces indices ? Cette question reste en partie à explorer,
              en particulier grâce à la prise en compte de situations de
              communication et/ou de locuteurs pour lesquels le
              phénomène est moins  étudié. Des soumissions seront par
              conséquent bienvenues, notamment (mais pas exclusivement)
              dans les domaines suivants :
- En
              acquisition du langage, les mécanismes généraux de
              développement des anaphores chez l’enfant sont
              relativement bien connus. Toutefois, certaines
              pathologies, par exemple l’autisme dit de haut niveau ou
              Asperger, ou encore les Troubles spécifiques du langage
              (TSL), sont associées à des fonctionnements différents des
              anaphores. Quels sont-ils exactement, et que révèlent-ils
              sur le fonctionnement de l’anaphore ?
- Chez
              les personnes sourdes, comment l’anaphore est-elle acquise
              et mise en œuvre lors de l‘utilisation des langues signées
              ou dans l’oralisation des langues parlées ?
- Dans
              l’acquisition des langues secondes, quelles sont les
              difficultés rencontrées dans la production de chaînes
              anaphoriques authentiques et quelles peuvent en être les
              origines ?
- En
              traductologie appliquée, l’anaphore est également un
              problème maintes fois décrit pour le traducteur, mais
              qu’apporte l’analyse de données issues de grands corpus ?
- En
              traitement automatique des langues, quels sont les
              éléments pertinents pour identifier les co-références lors
              de l’analyse automatique des textes ? Comment produire des
              anaphores compréhensibles et linguistiquement plausibles
              en génération automatique ? Quelle est la part de la
              dimension syntaxique dans la résolution des anaphores ?
              L’étude de cas de concurrence entre référents potentiels
              en langage naturel pourra peut-être contribuer également à
              répondre.
- Dans
              le domaine de la traduction assistée par ordinateur, les
              anaphores figurent parmi les éléments que des traducteurs
              humains doivent optimiser dans les sorties des systèmes
              automatiques. Quels problèmes les systèmes de traduction
              automatique rencontrent-ils, et quel peut être l’apport
              des connaissances du traitement par l’humain pour
              contribuer à leur résolution ?
-
              Quelles formes prend l’anaphore dans les écrits dits
              non-normés, tels que  les prises de notes de cours, les
              cahiers de liaison, ou les brouillons préalables à
              diverses formes de rédaction ? Quelle est la part des
              anaphores dans ce qui y est ou non explicité ?
D’un
              point de vue plus théorique, le colloque invite également
              à une réflexion sur la place de l’anaphore dans le
              traitement de l’information. Des soumissions sont
              bienvenues pour explorer, notamment, les questions
              suivantes :
-
              Quelle est la part du non-verbal dans la compréhension et
              la production des anaphores ? On pourra notamment
              s’intéresser aux gestes, aux mimiques et expressions
              faciales, ou encore aux attitudes (verbales ou non)
              d’encouragement vis-à-vis d’enfants ou d’apprenants
              étrangers lorsque la production du message est par
              ailleurs laborieuse.
- La
              définition du mécanisme d’anaphore peut inviter à
              s’interroger également sur le fonctionnement de l’anaphore
              en lien avec des phénomènes grammaticaux connexes qui s’y
              manifestent, notamment l’accord, dans les cas notamment de
              décalage avec l’accord grammatical. On pense aux cas
              d’accord sémantique et syntaxique (mon médecin… elle… ;
              the committee has… they…),  ou encore aux cas de
              déplacement de la référence au fil du discours, en
              particulier à l’oral (ainsi des énoncés du type J’ai
                  acheté une Toyota,
              parce
                  qu'elles sont robustes).
              Que révèlent exactement ces décalages, inscrits dans la
              grammaire des noms ou phénomènes de discours, sur le
              fonctionnement de l’anaphore ?
-
              Quelle est la part de l’anaphore dans la structuration des
              propos ? On connaît son rôle dans la cohésion discursive,
              qui est une acquisition tardive. Mais étant donné que la
              résolution et la production d’anaphores sont des processus
              complexes, que se passe-t-il par exemple lorsqu’un
              utilisateur de la langue se retrouve temporairement en
              surcharge cognitive, notamment en L2 : l’anaphore est-elle
              conservée, ou subit-elle des dommages ? De même, lorsqu’un
              locuteur modifie consciemment un élément de son message
              (discours non sexiste par exemple, pour certains
              locuteurs), dans quelle mesure cela affecte-t-il les
              anaphores ou leur traitement ?
- La
              question du rôle des anaphores dans la structuration du
              propos invite à réévaluer, plus généralement, la
              pertinence du concept même d’anaphore au sens traditionnel
              du terme. Certains proposent ainsi de l’étendre à des cas
              sans antécédent textuel (« anaphore pragmatique ») ;
              d’autres abandonnent la centration sur l’anaphore au
              profit du concept plus large de « chaîne de référence »,
              dont les maillons peuvent être des anaphoriques, mais
              aussi toute autre mention du référent. Les contours
              proposés par le concept traditionnel d’anaphore ne
              seraient-ils donc pas les plus appropriés pour aborder le
              traitement de l’information ? Pour autant, faut-il
              considérer qu’il n’est pas pertinent, en fin de compte, de
              circonscrire des études aux seules anaphores ? Par
              ailleurs, plus anciennement, Halliday & Hasan (1976)
              ont eu recours aux concepts d’ « endophore » et d’
              « exophore » ; ces termes, usités notamment en France,
              semblent être tombés en désuétude ; mais au vu des
              approches plus larges de la référence prônées par les
              courants innovants actuels, pourraient-ils susciter un
              regain d’intérêt ?
Elles
              comporteront le titre, le(s) nom(s), le(s) prénom(s), le
              rattachement institutionnel, et l'adresse courriel du ou
              des auteurs, puis le résumé en français ou en anglais (500
              mots maximum) ainsi que 5 références bibliographiques. Le
              résumé explicitera clairement la question à l'étude, les
              données utilisées, la méthode d'analyse, les résultats.
Langues
                  du colloque : français et anglais
Les
              articles issus du colloque, sous réserve d’acceptation par
              le comité scientifique,  feront l’objet d’une publication.
Calendrier :
- date
              limite de soumission : 10 novembre
-
              notification aux auteurs : 30 novembre
Conférencières
                  invitées : 
-
              Marion Fossard (Université de Neuchâtel) et Marjolijn H.
              Verspoor (Université de Groningen) 
Comité
                  scientifique :
Laurent
              Besacier (Université Grenoble Alpes)
Béatrice
              Bourdin (Université de Picardie - Jules Verne)
Jean-Pierre
              Chevrot (IXXI, ENS Lyon)
Jean-Marc
              Colletta (Université Grenoble Alpes) 
Pierre
              Cotte (Université Paris-Sorbonne)
Dorothy
              Kenny (Dublin City University) 
Heather
              Hilton (Université Lumière Lyon 2)
Jean-Rémi
              Lapaire (Université Bordeaux Montaigne)
Elisabeth
              Lavault-Olléon (Université Grenoble Alpes) 
Marie-Thérèse
              Le Normand (INSERM - Université Paris Descartes)
Jacqueline
              Leybaert (Université Libre de Bruxelles)
Philip
              Miller (Université Paris Diderot)
Aliyah
              Morgenstern (Université Sorbonne Nouvelle)
Marie
              Nadeau (Université du Québec à Montréal)
Anne-Marie
              Parisot (Université du Québec à Montréal)
Catherine
              Schnedecker (Université de Strasbourg)

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