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Πέμπτη 20 Ιουνίου 2013

Bernard Cerquiglin (Rec­teur de l'AUF) : Université : "le tout anglais pour la science est dépassé !"

17.06.2013

Université : "le tout anglais pour la science est dépassé !"

La loi Fioraso, votée fin mai par l'Assemblée natio­nale et qui sera exa­mi­née le 18 juin par le Sénat, ouvre la pos­si­bi­lité de faire cours en anglais à l'université. Bernard Cerquiglini, lin­guiste et rec­teur de l'Agence uni­ver­si­taire de la fran­co­pho­nie (AUF), juge le débat dépassé.

Bernard Cerquiglini
Bernard Cerquiglini

Que pensez-vous de la polé­mique sus­ci­tée par la loi Fioraso avec la pos­si­bi­lité d'introduire des cur­sus en anglais à l'université ?

Il n'y a rien d'étonnant car dès que l'on touche à la langue fran­çaise, une polé­mique voit le jour. Le pre­mier texte consa­cré au fran­çais et écrit en fran­çais date de 1542 et il s'agissait déjà d'un pam­phlet contre l'orthographe. Depuis, on n'a pas cessé de polé­mi­quer car la langue fran­çaise est au cœur de l'identité natio­nale du pays.

Pour quelle rai­son êtes-vous opposé aux cours en anglais à l'université alors que les cher­cheurs publient déjà en anglais ?

Plus exac­te­ment, je suis per­suadé que le fran­çais reste une grande langue de l'enseignement supé­rieur et de la recherche et que cela va aller en s'accentuant. C'est une réa­lité. Les 750 uni­ver­si­tés adhé­rentes de l'AUF uti­lisent le fran­çais. Lors de la 16e assem­blée géné­rale de l'AUF, du 7 au 9 mai der­niers à São Polo, près de 610 rec­teurs et pré­si­dents d'universités des quatre coins du monde étaient pré­sents et ils uti­li­saient tous le fran­çais pour com­mu­ni­quer et débattre ! Cela prouve que le fran­çais est une grande langue dans le monde. La science est plu­ri­lingue. Certes, l'anglais est actuel­le­ment pri­vi­lé­gié pour les publi­ca­tions mais on publie aussi en fran­çais, en por­tu­gais ou en mandarin.

Défendre le fran­çais comme "langue inter­na­tio­nale", n'est-ce pas un com­bat d'arrière-garde ?

Au contraire, c'est un com­bat pour demain ! Lors de notre AG au Brésil nous n'avions jamais accueilli autant d'universités fran­co­phones. Quatre uni­ver­si­tés chi­noises sur sept adhé­rentes à l'AUF étaient même pré­sentes à leurs frais. L'idée du tout anglais pour la science date des années 1970–80... C'est dépassé ! Quand on observe les lieux de pro­duc­tion de la science, on voit arri­ver de nou­veaux pays tels que le Brésil, la Chine et l'Afrique. La situa­tion est en train de chan­ger et le fran­çais a un rôle impor­tant à jouer.

Bruno Sire, pré­sident de Toulouse 1, explique pour­tant que l'anglais est la condi­tion pour atti­rer des experts étran­gers et for­mer les futurs doc­to­rants. Qu'en pensez-vous ?

Attirer des pro­fes­seurs étran­gers de qua­lité pour orga­ni­ser une confé­rence ou un sémi­naire, cela s'est tou­jours fait ! Où est le pro­blème ? En revanche, s'il s'agit de les ins­tal­ler en France sur le long terme, il faut le dire clai­re­ment aux jeunes cher­cheurs fran­çais en leur indi­quant d'emblée que leur ave­nir est bou­ché. Le pré­sident Sire a rai­son : les doc­to­rants doivent savoir manier l'anglais comme langue de com­mu­ni­ca­tion. Mais est-ce que pour cela les cours de chi­mie à Toulouse, par exemple, doivent être don­nés en anglais ? Je n'en suis pas sûr.

La langue fran­çaise est-elle mena­cée par cette loi ?

La France est un Etat sou­ve­rain, je n'ai pas à me pro­non­cer sur l'opportunité de la loi. Mais je rap­pelle que le monde scien­ti­fique est plu­ri­lingue et que le fran­çais y a toute sa place. Ce que je dis aux doc­to­rants fran­co­phones : soyez fiers de votre langue et apprenez-en d'autres ! Car dans 15 ans, il y aura de nom­breux labo­ra­toires en Afrique et les scien­ti­fiques afri­cains fran­co­phones publie­ront en fran­çais. Ce mono­pole de quelques revues scien­ti­fiques amé­ri­caines ne peut pas être éternel.
Charles Centofanti

Source: http://www.vousnousils.fr/2013/06/17/universite-le-tout-anglais-pour-la-science-est-depasse-549125