20 Μαρτίου: Διεθνής Ημέρα της Γαλλοφωνίας

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Πέμπτη 11 Φεβρουαρίου 2016

APPEL À CONTRIBUTIONS La répétition en langue et en discours Volet 1 –" La répétition en langue"

APPEL À CONTRIBUTIONS

La répétition en langue et en discours

Volet 1 – La répétition en langue

Numéro thématique de Repères-Dorif à paraître en janvier 2017
http://www.dorif.it/ezine/

Date limite: 15 février 2016

« Semel satis est » ou bien « bis repetita placent » ? La répétition d’une unité linguistique, qu’il s’agisse d’un phonème, d’un morphème, d’un lexème, d’un invariant sémantique ou d’une portion de texte est un fait banal en soi, mais qui se charge de valeurs différentes suivant les contextes d’utilisation.
Pouvant être définie comme la récurrence d’une unité linguistique sur un empan énonciatif déterminé et pertinent en fonction du niveau d’analyse (cf., entre autres, Frédéric 1985 : 86), la répétition recevra une interprétation différente selon qu’on se situe sur le plan systématique et objectif – car conventionnalisé – de la langue, éventuellement à l’issue d’un processus de lexicalisation ou de grammaticalisation, ou bien sur le plan local du discours façonné par l’individualité subjective du locuteur, comme trace de ses choix volontaires, de ses lapsus, voire de ses affections pathologiques (c’est le cas du bégaiement, par exemple).

L’étendue de l’empan considéré, de son côté, constitue un critère important pour déterminer le type d’analyse pertinente, car la récurrence syllabique peut déjà être observée au niveau du lexème, tandis que la coindexation anaphorique exige au moins qu’on se situe au niveau de la construction verbale (cf. la dislocation). L’anaphore rhétorique, quant à elle, s’observe généralement sur une portion énonciative encore plus étendue, comportant au moins deux constructions verbales.

Par ailleurs, suivant le niveau maximal auquel se situe le segment répété1, la récurrence donne lieu à des effets variés, dont la description relève parfois de disciplines différentes, allant de la phonologie à la métrique, de la sémantique à la lexicologie, de la morphologie à la syntaxe, de la pragmatique à l’analyse du discours, de la rhétorique à la traductologie.

Voici réunis quelques exemples qu’il est possible de citer à titre illustratif et sans prétendre à l’exhaustivité : lorsque la répétition intéresse le niveau du phonème, cela aboutit aux effets poétiques ou rhétoriques d’allitération, d’homéotéleute (rimes et assonances), comme dans « les sanglots longs des violons de l’automne bercent mon cœur d’une langueur monotone » (Verlaine) ou bien au renforcement du mot, dont on intensifie un phonème ou une syllabe, ce qui est orthographié conventionnellement par la répétition d’une ou plusieurs lettres (c’est forrrrmidable!; ouaiiiiis !). Appliquée aux morphèmes, la réduplication réalise en français surtout des valeurs sémantiques hypocoristiques ou diminutives, comme dans fr. foufou, nénette, Babette, Loulou voire ironiques (zonzon, nanar, lolos), tandis que dans d’autres langues on recense également des valeurs de renforcement (lat. sese : soi-même), d’atténuation (malgache be grand – bebe assez grand), voire des fonctions grammaticales (le pluriel en indonésien : anak enfant – anak-anak enfants). Par ailleurs, ce phénomène peut intéresser des lexèmes entiers dans un but intensif (très très intéréssant), parfois réalisé à l’aide de prépositions (c’est vrai de vrai, c’est grave de chez grave, cf. Schnedecker 2007), voire des syntagmes plus longs : la répétition joue alors un rôle désambiguïsant (mais ce cours, il le prépare il le prépare ou juste comme ça ? : la répétition a ici la fonction de sélectionner le sens plein du verbe « il le prépare réellement ») ou alors est à la base d’emplois rhétoriques de type anaphore ou épiphore (p. ex. le « Moi président » de F. Hollande), sans parler de l’anadiplose, du polyptote, de la tautologie ou de l’antanaclase. Tous ces usages sont susceptibles d’être envisagés en tant que tels ou dans leur rapport aux intentions communicatives et pragmatiques du locuteur, ce qui constituera le deuxième volet de cette recherche.

En ce qui concerne en revanche le versant de la langue, objet du premier volet, à côté de la répétition morphémique ou lexicale, à fonction intensifiante ou désambiguïsante, dont nous avons parlé plus haut, la répétition acquiert une valeur syntaxique, basée sur la coindexation, dans le vaste domaine de l’anaphore. Celle-ci peut être réalisée par une itération à l’identique (anaphore fidèle) ou par la simple coréférence (cas de la dislocation du terme nominal avec reprise pronominale, cas de variation pronominale et cas de l’anaphore infidèle ou associative). À ce sujet, le cas des déictiques pose un problème intéressant, puisque le maintien du référent à travers les différentes prises de parole des interlocuteurs comporte non pas la répétition mais la variation du signe : c’est le cas, bien connu, des pronoms d’interlocution je et tu et des termes s’y rapportant, ainsi que des autres indexicaux de temps et de lieu.

Ce même mécanisme de coindexation est également à l’œuvre dans les structures corrélatives (tantôt il est gai, tantôt il est triste ; plus il me parle, plus il m’irrite ; autant il est gentil avec moi, autant il est méchant avec sa femme…), qui ont fait l’objet de plusieurs recherches (cf., à titre d’exemple, Savelli, 1993 ou Roig 2015). On retrouve la même valeur structurante dans les énoncés parémiques (p. ex. « Tout lasse, tout casse, tout passe ») ou dans les « parcours de polarité » (du type : « si tu m’aides, je t’offrirai une glace, si tu ne m’aides pas, je ne t’offrirai rien du tout »).
Un autre domaine où la répétition se manifeste, bien qu’avec une tout autre valeur, c’est celui des modes de production de l’oral, riche en piétinements sur un site syntaxique, notamment lors de la recherche lexicale (j’ai rencontré le le le le machin le prof de Sarah). Ces répétitions, souvent traitées comme des disfluences, manifestent en réalité des régularités intéressantes, puisqu’elles se concentrent en général sur le « déterminant » (article, préposition, pronom clitique sujet, conjonction) et pas sur la forme lexicale pleine (cf. Pallaud, Henry 2004, Blanche-Benveniste 2003).
Enfin, le problème du rapport entre identité formelle / sémantique et reformulation se retrouve aussi de manière cruciale dans la traduction, reformulation dans une autre langue-culture d’un invariant qui n’est pas seulement sémantique (reformulation du sens) mais aussi formel (aspect mélodique-rythmique assuré par la mise en mots – wording – dans la langue-source) (Kundera 1993). La répétition peut alors concerner aussi bien des structures grammaticales, qui ne peuvent pas toujours être reproduites par des structures similaires dans la langue cible (p. ex. it. il direttore si fece serio serio  fr. le directeur prit un air des plus graves) que des mots ou des expressions, dont la polysémie peut mettre en grande difficulté le traducteur (p. ex. fr. lourd = it. pesante; lourd de = gravido di / carico di), sans oublier les cas où la répétition surgit inattendue dans le texte cible quand deux ou plusieurs mots du texte source ont le même équivalent dans la langue cible. Il reste qu'en tout cas, l’étude des répétitions et des solutions traductives envisageables permet de mieux cerner les fonctions du procédé itératif mis en œuvre dans le texte source.

La littérature scientifique francophone présente quelques études d’ensemble de la répétition (en particulier : Frédéric, 1985 ; Richard, 2000 et 2014, Henry 2001), ainsi que des numéros monographiques de revues (Semen 12, 2000, et 38, 2015) et des volumes collectifs (Anderson, P., Chauvin-Vileno, A. & Madini, 2000 ; Gosselin, Mathet, Enjalbert, Becher, 2013, Rabatel, Magri, 2015 ; Lindenberg, Vegliante, 2011 pour la traduction vers l’italien), mais il reste  encore beaucoup de pistes de recherche, surtout si l’on se propose d’aborder l’ensemble des niveaux linguistiques où la répétition se manifeste, ainsi que ses multiples effets.

Face à une telle variété de manifestations et d’approches possibles, ainsi qu’à l’imbrication des niveaux linguistiques mis en jeu par la répétition, une étude globale n’est sans doute pas possible ; c’est pourquoi nous avons prévu un développement en deux phases successives :
Le premier volet, sur l’année 2016, est consacré à la répétition en langue, aux récurrences passées dans le système suite à un processus de grammaticalisation ou de lexicalisation, aux conséquences de la répétition sur la syntaxe de l’énoncé, sur l’un ou l’autre de ses constituants et/ou sur sa performance, aux procédés éventuellement cooccurrents d’une répétition, à la comparaison entre outils linguistiques comportant une répétition et outils considérés comme équivalents mais ne comportant pas de répétition.
Le deuxième volet, prévu pour l’année 2017, sera consacré à la répétition en discours, ainsi qu’à ses conséquences rhétoriques, pragmatiques et argumentatives : l’interaction entre la récurrence d’un élément et l’activation de valeurs contextuelles, sous la forme de connotations, de présupposés, de sous-entendus ou de toute autre forme d’implicite, ainsi que l’interpellation du/des destinataires de l’énoncé, dans des situations monologales ou dialogales et à travers toute typologie textuelle.
Un numéro de la revue Repères-Dorif sera consacré à chacun des deux volets. Au terme de ces deux années de recherche, nous prévoyons l’organisation d’un colloque faisant le point sur les deux volets.

Propositions de contributions pour le premier volet
Les articles que nous attendons pour ce premier volet porteront sur la répétition en langue. Voici quelques-uns des axes (non exhaustifs) dans lesquels s’insèreront les propositions :

  • La répétition comme trait distinctif d’une structure : on envisagera la récurrence en tant que base de configurations syllabiques et rythmiques, morphologiques, lexicales, syntaxiques et sémantiques intégrées au système de manière plus ou moins stable, éventuellement à l’issue d’un processus de lexicalisation et de grammaticalisation.
  • Nature des éléments récurrents : les recherches porteront sur la nature et la sélection des éléments répétés : quelles catégories a-t-on tendance à répéter ?; qu’est-ce qui n’est que peu ou pas répété et pourquoi ? Cela concerne – entre autres – les phénomènes de recherche lexicale à l’oral et les sites préférentiellement mobilisés par le piétinement paradigmatique
  • Comparaison de configurations avec/sans récurrence : il s’agit de dégager l’apport spécifique de la répétition et ses restrictions éventuelles par rapport à d’autres occurrences des mêmes unités dans des contextes ne comportant pas d’itération De même, on pourra comparer des structures fonctionnellement équivalentes basées sur des unités non répétées (p. ex. le cas du corrélatif et…et par rapport à ainsi que).
  • Comparaison contrastive : la confrontation de deux ou plusieurs langues, typologiquement proches ou éloignées, permettra d’évaluer soit l’étendue et l’importance de la répétition, soit l’éventail des ressources alternatives à la répétition pour réaliser des structures comparables. Cette comparaison pourra également se focaliser sur le processus d’apprentissage des structures à répétition en L2 ou sur la recherche d’équivalences traductives.
  • Le rapport forme-sens, dans la mesure où, dans certains emplois, répéter une forme correspond à une nouvelle instanciation du signifié associé (c’est le cas, entre autres, des répétitions liées à une recherche lexicale in praesentia, ou de l’« anaphore fidèle »), alors que, dans d’autres cas, cela revient à modifier le sens de l’élément répété : généralement, il s’agit de l’intensifier, sur le modèle du « superlatif sémitique », mais on peut avoir aussi une répétition hypochoristique ou une répétition désambiguïsante (p. ex. en italien la « matita matita », partiellement lexicalisé, désigne non pas n’importe quel type de crayon – matita – mais exclusivement le crayon de graphite pour dessiner, alors que le crayon d’argile colorée – « crayon de couleur » en français – sera éventuellement désigné par une qualification adjectivale – matita (colorata) – ou par un autre substantif – pastello, colore, etc.)
Ces différents axes pourront se combiner avec des options d’observation et d’analyse privilégiant des phénomènes écrits ou oraux (axe diamésique) et avec des méthodologies variées, y compris le recours à la linguistique outillée appliquée à l’analyse de corpus.
Les articles seront rédigés en français et porteront sur des phénomènes ou des structures de la langue française, envisagée pour elle-même ou dans sa relation avec d’autres langues.

Calendrier
Les chercheurs souhaitant soumettre une proposition d’article, devront envoyer leur titre et leur résumé au format pdf (3000 signes maximum) à : repetitions2016@gmail.com
  • 15 février 2016 : clôture de l’appel à contributions
  • 15 mars 2016 : avis du comité
  • 30 septembre 2016 : date limite de remise des articles
Les articles réceptionnés seront soumis à deux évaluations par les pairs en double aveugle.
La longueur des articles ne peut excéder 45000 signes (blancs compris)
  • La publication est prévue pour fin janvier 2017 (Repères-Dorif n° 13)
Normes de rédaction : Les normes de la revue Repères-Dorif sont disponibles à l’adresse suivante : http://www.dorif.it/ezine/norme.php?dorif_ezine=8301acd20f0b98ec68d1fb6a36d5381b

Comité de pilotage
Groupes de recherche Dorif : Grammaire et Analyse du Discours (Ruggero Druetta – Université de Turin ; Paola Paissa – Université de Turin ; Alberto Bramati – Université « Statale » de Milan ; Sonia Gerolimich – Université d’Udine ; Sara Vecchiato – Université d’Udine ; Mario Marcon – ATILF, CNRS & Université de Lorraine ; Giulia D’Andrea – Università del Salento).

Comité scientifique :
Christophe Benzitoun (Université de Lorraine), Parth Bhatt (University of Toronto), Catherine Camugli Gallardo (Université de Paris Ouest Nanterre La Défense - MoDyCo), Sandrine Caddéo (Aix-Marseille Université), Nadine Celotti (Università di Trieste), Aidan Coveney (University of Exeter), Oreste Floquet (Università di Roma - Sapienza), Enrica Galazzi (Università Cattolica del Sacro Cuore, Milano), Joëlle Gardes-Tamine (Université Paris-Sorbonne), Sylvain Kahane (Université Paris Ouest - Nanterre-La Défense), Laurence Kister (Université de Lorraine), Claire Martinot (Université Paris-Sorbonne), Paola Paissa (Università di Torino), Christelle Reggiani (Université Paris-Sorbonne), Sandra Teston-Bonnard (Université  de Lyon - ICAR), Marie-Berthe Vittoz (Università di Torino).

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