Appel à candidatures pour une bourse de doctorat en sociolinguistique
Centre de recherche Valibel – Variation et Discours et de l’Institut Langage & Communication de l’Université de Louvain (UCL, Louvain-la-Neuve, Belgique)
Date limite: 15 septembre 2014
Dans le cadre d’un projet de recherche intitulé « Normes et capital
linguistiques en Belgique francophone » (v. descriptif ci-dessous),
une bourse de recherche doctorale de quatre ans (deux ans
renouvelable une fois) est offerte au sein du Centre de recherche
Valibel – Variation et Discours et de l’Institut Langage &
Communication de l’Université de Louvain (UCL, Louvain-la-Neuve,
Belgique).
Fonction
La/le canditat(e) retenu(e) :
- collaborera à la recherche « Normes et capital linguistiques en
Belgique francophone » (voir descriptif en annexe), participera au
recueil de données prévu par ce projet de recherche au travers
d’approches tant quantitatives que qualitatives.
- réalisera une thèse de doctorat sous la direction des professeurs
Philippe Hambye et Michel Francard, en lien avec la thématique de ce
projet,
- suivra obligatoirement une formation doctorale de 60 crédits,
- participera aux activités scientifiques du Centre de recherche
Valibel – Variation et Discours (
http://www.uclouvain.be/valibel) et
de l’Institut Langage & Communication
(
http://www.uclouvain.be/ilc.html) de l’UCL,
Profil
- Les candidats doivent être titulaires d’un diplôme universitaire
de second cycle (niveau master) en langues et lettres, linguistique,
sciences du langage ou équivalent. Une spécialisation en
sociolinguistique et/ou en analyse de discours est un atout.
- Ils doivent pouvoir faire état de bons résultats académiques et
être capables de démontrer qu’ils disposent des compétences et de
l’intérêt nécessaires pour mener à bien une recherche doctorale en
relation avec le projet susmentionné.
- Les candidats doivent avoir une très bonne maitrise de la
communication orale et écrite en français. Ils doivent pouvoir lire
les publications scientifiques en anglais.
Montant de la bourse et conditions
La bourse octroyée constitue une bourse défiscalisée offrant au
chercheur un revenu net d’environ 1800 euros par mois, avec une
couverture en matière de sécurité sociale. Le chercheur sélectionné
bénéficiera en outre de frais de fonctionnement (1500 euros par an).
Procédure de candidature
Les candidats intéressés sont priés d’envoyer leur dossier de
candidature par courriel uniquement, à l’adresse
philippe.hambye@uclouvain.be pour le 15 septembre 2014 au plus tard
(l’appel pouvant être prolongé si aucun candidat n’est retenu).
Les dossiers doivent comprendre :
- un CV actualisé,
- une copie du diplôme de 2e cycle ou de l’attestation de réussite
(à ce stade elle ne doit pas être certifiée conforme) et des relevés
de notes des années d’études de 2e cycle,
- une copie du mémoire ou d’un travail réalisé dans le cadre de ce
diplôme de 2e cycle,
- une lettre de motivation ainsi qu’un texte bref (environ 1000-1500
mots) décrivant la façon dont le candidat se situe par rapport à la
problématique du projet (comment en perçoit-il les enjeux ? comment
le projet s’articule-t-il avec ses intérêts de recherche antérieurs
?, etc.),
- une ou deux lettres de recommandation qui seront directement
envoyées par leurs auteurs à l’adresse de contact
(
philippe.hambye@uclouvain.be)
.
Les candidats retenus sur base de leur dossier écrit seront invités
pour un entretien.
Tous les candidats seront avertis dès que possible de la suite
donnée à leur dossier.
Contact
Pour tout renseignement, veuillez contacter
Philippe Hambye
philippe.hambye@uclouvain.be
Centre de recherches Valibel – Discours et Variation
Collège Erasme
Place B. Pascal, 1
B-1348 Louvain-la-Neuve
Belgique
http://www.uclouvain.be/philippe.hambye
Tél.:
00 32 10 47 49 43
https://uclouvain.academia.edu/PhilippeHambye
Normes et capital linguistiques en Belgique francophone
Résumé du projet
De nombreux travaux sociolinguistiques ont observé un décalage chez
les francophones entre, d’une part, une définition abstraite de ce
qui est correct sur le plan de la langue – définition qui continue
notamment à renvoyer au mythique français de Paris –, et
d’autre part, une appréciation des pratiques effectives dans
l’espace social – qui les conduit à envisager une pluralité de
normes. Dans le même sens, les attitudes des francophones par
rapport à la variation du français ont connu une évolution
significative et témoignent d’une plus grande ouverture aux
particularités linguistiques (surtout lexicales) des
différentes aires francophones, mais elles continuent de
s’articuler autour d’une vision « essentialiste » de la langue : le
français ne serait pas ce qu’en font les locuteurs, mais il aurait
une essence propre qu’il s’agirait de respecter ; cette
essentialisation expliquant notamment les résistances vis‐à‐vis
des projets d’aménagement linguistique (ex. réforme
orthographique, féminisation des noms de métiers).
L’objectif principal de ce projet est d’approfondir ces
recherches à partir de l’hypothèse de travail suivante : si
les locuteurs francophones acceptent d’envisager une pluralité de
normes, ils continuent de considérer que la légitimité de
celles‐ci provient de la langue elle‐même et non de
processus sociaux ; ce faisant, leur discours sur la norme
linguistique contribue à la naturalisation des hiérarchies
sociales et à la légitimation des inégalités qui en
découlent. Afin de mettre cette hypothèse à l’épreuve, et compte
tenu de l’absence d’enquête sociolinguistique de grande envergure
sur les normes linguistiques des Belges francophones depuis
une vingtaine d’années, le projet tentera de répondre aux
questions de recherche suivantes :
‐ Comment les francophones de Belgique définissent‐ils aujourd’hui
les hiérarchies entre langues et variétés de langue Qu’est‐ce qui
peut constituer aujourd’hui à leurs yeux un capital
linguistique ? Quels sont les critères qui leur permettent de
caractériser les pratiques linguistiques légitimes ?
‐ Comment fondent‐ils la légitimité des hiérarchies qu’ils
établissent entre les usages linguistiques ? Comment le discours
contribue‐t‐il à construire ces hiérarchies comme évidentes ?
Quelles sont les sources de définition de la légitimité
linguistique identifiées par les locuteurs : sur quelles «
autorités » s’appuient‐ils pour fonder leurs discours et leurs
jugements ?
‐ Quel est le rapport entre le discours sur les normes et les
jugements de normativité formulés face à des pratiques
linguistiques effectives ? Ce discours laisse‐t‐il apparaître
des « lieux communs » qui sont en contradiction les uns
avec les autres ou qui sont en porte‐à‐faux par rapport
aux critères d’évaluation mobilisés dans les jugements effectifs ?