Modernismes et francophonie : regards croisés
7-8 juillet 2016, Durham University, UK
Date limite: 30 janvier 2016
Conférenciers:
Dr. Jonathan Eburne (Penn State)
Professor Susan Harrow (Bristol)
Professor Debarati Sanyal (Berkeley)
L’ambition coloniale de l’hexagone au XIXème siècle renforça la présence de la culture française sur la scène internationale et influença l’émergence du mouvement moderniste. On trouve en effet dans les grandes œuvres de la métropole, les traces d’une anxiété au sujet de l’étranger, de l’exotique et de l’altérité. Des écrivains et artistes issus des colonies comme Aimé Césaire et Assia Djebar utiliseront plus tard l’esthétique moderniste pour remettre en cause l’hégémonie de certains discours sur l’histoire et le pouvoir de l’Etat. Du XIXème siècle à la décolonisation, la carte moderniste de la francophonie s’étendit de l’Amérique du Nord aux Caraïbes en passant par l’Afrique de l’Ouest et l’Asie du Sud-Est. Si le lien entre modernisme et impérialisme français a été établi (Lebovics 2014), la relation entre expansion coloniale et esthétiques modernistes est encore méconnue. Les débats sur la dimension coloniale et raciale du modernisme sont encore largement confinés aux recherches sur la littérature anglophone (Walkowitz 2006; Sheshagiri 2010). Cependant, sans une compréhension approfondie de la relation entre colonialisme, échanges transnationaux et imaginaire moderniste français, nous éludons la diversité ethnique et artistique de la culture française.
Cette conférence a pour but de rassembler les théories sur le colonialisme dans le modernisme anglais, et les arts de la francophonie. S’éloignant d’une vision métropolitaine et urbaine de la modernité, la conférence explorera l’interconnexion du pouvoir colonial français et de l’esthétique moderniste. Notre conférence définira le modernisme français comme une constellation transnationale d’espaces coloniaux et métropolitains. Nous nous concentrerons sur la localisation du modernisme, plutôt que sur sa périodisation. Nous poserons les questions suivantes : quels intérêts institutionnels, disciplinaires et idéologiques empêchent de penser un modernisme français transnational et une culture francophone moderniste ? Quelle est la relation entre l’esthétique moderniste et le flux mondial de capitaux, de biens et de personnes ? Perpétuons-nous l’impérialisme culturel en imposant une conception métropolitaine de l’histoire littéraire à la production artistique francophone?
Nous invitons à proposer des communications qui couvrent la carte mondiale des modernismes français: le Levant, l’Afrique Sub-Saharienne, les Caraïbes, la Louisiane, le Québec, le sous-continent indien et le Pacific Sud.
Nous suggérons les thèmes suivants:
Les propositions de communication (300 mots maximum) sont à envoyer à transnationalfrenchmodernisms@ gmail.com
avant le 30 Janvier 2016.
7-8 juillet 2016, Durham University, UK
Date limite: 30 janvier 2016
Conférenciers:
Dr. Jonathan Eburne (Penn State)
Professor Susan Harrow (Bristol)
Professor Debarati Sanyal (Berkeley)
L’ambition coloniale de l’hexagone au XIXème siècle renforça la présence de la culture française sur la scène internationale et influença l’émergence du mouvement moderniste. On trouve en effet dans les grandes œuvres de la métropole, les traces d’une anxiété au sujet de l’étranger, de l’exotique et de l’altérité. Des écrivains et artistes issus des colonies comme Aimé Césaire et Assia Djebar utiliseront plus tard l’esthétique moderniste pour remettre en cause l’hégémonie de certains discours sur l’histoire et le pouvoir de l’Etat. Du XIXème siècle à la décolonisation, la carte moderniste de la francophonie s’étendit de l’Amérique du Nord aux Caraïbes en passant par l’Afrique de l’Ouest et l’Asie du Sud-Est. Si le lien entre modernisme et impérialisme français a été établi (Lebovics 2014), la relation entre expansion coloniale et esthétiques modernistes est encore méconnue. Les débats sur la dimension coloniale et raciale du modernisme sont encore largement confinés aux recherches sur la littérature anglophone (Walkowitz 2006; Sheshagiri 2010). Cependant, sans une compréhension approfondie de la relation entre colonialisme, échanges transnationaux et imaginaire moderniste français, nous éludons la diversité ethnique et artistique de la culture française.
Cette conférence a pour but de rassembler les théories sur le colonialisme dans le modernisme anglais, et les arts de la francophonie. S’éloignant d’une vision métropolitaine et urbaine de la modernité, la conférence explorera l’interconnexion du pouvoir colonial français et de l’esthétique moderniste. Notre conférence définira le modernisme français comme une constellation transnationale d’espaces coloniaux et métropolitains. Nous nous concentrerons sur la localisation du modernisme, plutôt que sur sa périodisation. Nous poserons les questions suivantes : quels intérêts institutionnels, disciplinaires et idéologiques empêchent de penser un modernisme français transnational et une culture francophone moderniste ? Quelle est la relation entre l’esthétique moderniste et le flux mondial de capitaux, de biens et de personnes ? Perpétuons-nous l’impérialisme culturel en imposant une conception métropolitaine de l’histoire littéraire à la production artistique francophone?
Nous invitons à proposer des communications qui couvrent la carte mondiale des modernismes français: le Levant, l’Afrique Sub-Saharienne, les Caraïbes, la Louisiane, le Québec, le sous-continent indien et le Pacific Sud.
Nous suggérons les thèmes suivants:
- Race, empire, et modernisme;
- Décolonisation, le ‘postcolonial’, et l’esthétique;
- Artistes coloniaux imaginant des communautés ‘post’-coloniales;
- Echanges culturels entre les colonies;
- Tensions entre arts autonome et engagé;
- Communautés politiques transnationales et modernisme (communisme au Vietnam et en Algérie; fascisme en Roumanie et en Tunisie);
- Sexualité, genre, et classe sociale dans le modernisme transnational français
- Cultures modernistes de la mémoire
- Tensions et différences entre avant-gardes et modernisme dans les cultures transnationales françaises
- Géographies modernistes de la modernité
Les propositions de communication (300 mots maximum) sont à envoyer à transnationalfrenchmodernisms@
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